HUILE
Les peintres ont toujours utilisé, pour fixer les couleurs, des matières agglutinantes, comme les gommes, la colle de peau, l’ouf, la cire, la chaux,
etc., vers la fin du moyen âge, on trouva le procédé de l’huile siccative, et les frères Van Eyck furent les premiers à appliquer avec maîtrise la nouvelle technique. Jusqu’au siècle dernier, les peintres, ou leurs élèves, broyaient eux-mêmes les couleurs, pigments en poudre, avec l’huile de lin ou l’huile d’oeillette, qui sont siccatives et restent transparentes en séchant, ils les employaient aussitôt et n’avaient pas, comme aujourd’hui, la facilité d’acheter des tubes de couleur toute préparée, broyée mécaniquement le plus souvent.
La technique est restée longtemps immuable : le peintre dessinait sur la toile ou sur le panneau de cuivre ou de bois préparé, peignait en grisaille, en couche mince, sur ce dessin, en donnant l’effet de lumière par le jeu des ombres et des reflets, puis, une fois cette première couche bien sèche, la recouvrait de glacis teintés, transparentes, donnant la coloration. Le tout formait une surface bien unie, comme une toile cirée. Puis les audacieux osèrent accentuer les lumières en leur donnant une épaisseur, ce procédé devint général, et de nouvelles techniques sont nées, peinture en pleine pâte, par touches séparées, avec ou sans ébauche préparatoire, les théories de Chevreuil, les découvertes des physiciens créerent un mouvement d’où est sorti le pointillisme, avec la décomposition de chaque ton en tons primaires, comme celle de la lumière solaire par le prisme en spectre coloré. Des techniques nombreuses, des théories, des écoles ont vu le jour et il en naît constamment de nouvelles.
Pour le débutant qui ne sait rien, il vaut mieux apprendre une technique assez simple, qui permet de peindre ce qu’on voit, comme on le voit, et qui pourra, par la suite, être abandonnée et remplacée par une autre plus conforme au goût, au tempérament et à la créativité de l’artiste.